Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre II

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tu n’as pas de meilleurs amis sur terre. Je te quitte très émue de sentir encore mon vieux cœur palpiter, j’espère et je prie Dieu afin qu’il n’ait pas palpité en vain !     Ta Maman qui t’aime,

Vend.27 avr.1951.- De Tilo, Montolín 182 à Claude, 28 rue Scheffer:   ... Dans cette missive je ne vais guère te parler que d’un sujet qui me tient à coeur : je suis profondément amoureux. Il s’agit malheureusement d’une femme divorcée (annulée plus exactement car le divorce n’existe pas ici). Elle a deux petites filles (neuf et trois ans), enfin beaucoup de circonstances sont contre nous. La société chilienne est très stricte sous ce rapport : rappelle-toi que mes parents n’ont fini par recevoir les Luis (qui convivaient depuis 1935) qu’au retour de leur voyage en Europe et ce n’est pas une exception. Mes parents en sont désolés ainsi que beaucoup de mes amis. Malgré tout cela je pense l’épouser.

Elle partage mon sentiment aussi profondément que moi. Quand je te parle de sentiment profond je veux te dire que j’éprouve pour elle un mélange d’attrait physique (elle est belle) et d’admiration (je la trouve intelligente, généreuse et pleine de vitalité), enfin je n’ai jamais éprouvé de sentiment aussi complet pour une femme et il se trouve que ce sentiment est partagé ; c’est pourquoi je ne veux pas la perdre. Elle s’appelle Teresa Nieto S. C’est la fille de l’ambassadeur du Chili à Washington.  ...

N’est-ce pas la qualité de sa compagne pour la vie qui doit primer sur les autres circonstances ?  

 

Lun.14 mai 1951.- De Claude, Paris à Tilo, Santiago :   ...  Ta lettre contient une grande nouvelle dont je suis touché que tu me fasses part. Je suis très, très heureux de t’en féliciter et j’imagine ton bonheur d’être enfin vraiment amoureux.  ...

La vie est courte et si tu es de ceux qui font passer leur bonheur d’homme avant le prestige social et la satisfaction de toutes leurs ambitions, tu as des chances de jouer à coup sûr. D’ailleurs je crois que tu as assez de valeur personnelle pour que la réalisation de ton bonheur d’homme ne compromette pas ta réussite.  ...

Voilà mon vieux, si tu as réfléchi à ton projet avec cette liberté assaisonnée de lucidité qui fait la dignité d’un homme, alors fous-toi à l’eau et nage à grandes brasses vers le bonheur. Crois bien que je le souhaite avec toute la force de mon affection pour toi sans vouloir ni t’encourager ni te dissuader, ayant pleine confiance en ton jugement et ne demandant qu’à partager ou plutôt à doubler cette amitié qui nous unit en l’éprouvant bientôt pour la femme de ton choix.

Nous allons tous bien. Janine bûche dur son examen de commissaire-priseur qui a lieu d’ici une quinzaine.   

Juin.- De François, Lota Alto à Tilo, Santiago : (François lui envoie un article de l’Anneau d’or, de juin) : « Toi et Moi »  ...  Dieu veuille que   ...  dans nos deux regards on ne puisse jamais distinguer celui qui demande et celui qui donne.   

 

Mar.24 juil.1951.- De Guiguitte, Soultz à Tilo, Santiago : Mon Titi,     nous avons été infiniment touchés que tu nous aies annoncé ton mariage. Ta lettre est imprégné d’un tel bonheur que nous en sommes heureux pour toi. J’imagine que Teresa après une cruelle expérience, saura plus qu’une autre t’apprécier à ta juste valeur et sera vraiment ta « moitié » pour former ce « tout » qui est la définition du couple vraiment heureux.   

24 juil.- De Georges, Soultz à Tilo, Santiago : Mon vieux Tilo,     ta lettre du 3 m’a fait bien plaisir car tu t’y dis « heureux, vraiment heureux ». Ces simples mots tintent comme l’écho d’une résonance qui ne trompe pas. Je m’en réjouis sincèrement pour vous deux. Tu goûteras à une rare et