Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre II

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jours il sera nettement mieux   ...

Si tu savais comme je voudrais être avec toi pour parler de mille choses comme nous en avions l’habitude lorsque nous étions ensemble ;   

Vend.24 fév.1939.- De Tilo, 60 rue Pierre Charron à Monique, Concón Alto : Ma chère Monique,     ta lettre est pleine de choses   ...  Écoute, il est certain que notre transplantation au Chili était trop entière pour qu’elle ne se traduise pas dans notre vie par de grosses réactions.  ...

Te rappelles-tu les trois jours passés chez les Pères Français. Ah ! si on m’y avait laissé ; combien de temps ai-je passé seul dans ma chambre (préparant mon baccalauréat français)? Longtemps après, quand je voulus me retrouver avec des garçons de mon âge, j’éprouvais un profond malaise.  ...

Je ne suis pas du tout de ton avis ! Tu t’es butée sur le Chili et tu en souffres mais tu souffres à tort. Alors toutes les mères chiliennes ne valent rien ; la vie là-bas n’a t’elle aucun sens ? Il faut voir la réalité : je ne crois pas que vous veniez en France cette année, c’est donc inutile de t’en morfondre avec C.Figueroa.   

 

Jeu.9 mars.- De Philibert, Paris à ses parents, Concón Alto :   ...  Les nouvelles que tu me donnes du fundo sont pour moi des délices. Cette nature sauvage du Chili reste un de mes meilleurs souvenirs d’autant plus que je n’en ai retrouvé ici aucune trace.  ...

Grand-mère a une fin de vie bien triste : un peu neurasthénique par suite de son infirmité (cécité), elle prend tout au tragique, enfin elle est très malheureuse. A coté de cela exigeante pour son entourage, elle réclame tante Hélène dès que celle-ci rentre de son travail. Tante Hélène, à bout de nerfs, n’en peut plus et Grand-mère s’imagine qu’on l’oublie ou qu’on la délaisse. Elle ne passera certainement pas l’hiver prochain à Paris. D’un autre coté (à Versailles) tante Jacqueline ne peut la supporter.  ...

                        Je pense bien à vous et me dis que lorsque nous serons de nouveau réunis, je profiterai de vous beaucoup plus qu’autrefois et cela je ne l’aurais peut-être pas appris en restant près de vous. François m’a confié qu’après votre premier départ il avait eu la même réaction.   

11 mars.- De François, 4 rue de Citeaux à ses parents, Concón Alto :   ...  La vie de famille est ce qu’il y a de plus doux au monde ; il a malheureusement fallu que je sois séparé de vous pour m’en rendre compte.  ...  de retour ici, j’ai été très heureux d’avoir un frère auprès de moi, c’était un petit bout de famille. Nous nous sommes observés, nous avons fait connaissance et maintenant j’ai confiance en lui. C’est un garçon épatant, il a traversé une grosse crise mais il se remet au travail avec courage, le moral est bon et le physique encore mieux.   

25 mars.- De Constantino Vallimarescu, Legatiunea Regalá a României în Buenos-Aires à Raymond, Concón Alto:   ...  La Roumanie passe par une dure épreuve. Nous avons été obligés d’accepter des conditions économiques qui nous lient étroitement au Reich. Nous avions sollicité lors du voyage de notre Souverain la collaboration économique de Londres et de Paris. On avait eu des promesses mais le temps passait. La menace allemande est devenue plus forte par l’absorption de la Tchéchoslovaquie. Les Hongrois soutenus par Hitler commençaient à montrer leurs dents ; il n’y avait plus rien à faire que de gagner du temps en acceptant l’accord commercial.  ...

Je suis certain que le grand patriotisme de notre Roi et de nos gouvernants empêcheront l’Allemagne de devenir maître, par une action lente, de notre pays et de lui faire perdre son indépendance. Mais si Hitler veut nous dominer par la force, il faudra que la France et l’Angleterre nous donnent leur appui avec toutes leurs forces c’est-à-dire déclarer la guerre. Et il faut qu’on ait