Sam.24 juil.1937.- De Maman, 60 rue Pierre Charron à Tilo et Loulou, Pedro
de Valdivia 428 : J’écris aujourd’hui à mes deux garçons auxquels j’ai tant pensé en voyant défiler
les troupes le 14. ... Les hommes ressemblent
aux animaux, surtout dans notre siècle pacifique, ils s’arment quand ils sentent le danger qui approche ! ... L’enthousiasme de la foule
énorme, vive l’armée, vive l’armée ; quelques communistes avec le poing tendu en première ligne. ... je n’ai pas entendu un mot hostile. …
Vend.17 sept.- De Tilo, Santiago à Maman, Soultz : ... La maison (de Pedro de Valdivia) est splendide,
magnifique. Nous avons chacun des chambres princières avec salles de bain modernes.
... Les papiers que nous avons choisis pour les pièces sont d’un
gris pâle pour atténuer la clarté trop éblouissante qu’il y avait en général.
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Mar.5 oct.1937.- De François, Paris à Tilo, Santiago : ... Papa et Maman se sont embarqués le 2 à la Pallice.
Le train transatlantique a quitté la gare Montparnasse à 9h15 et il y avait là quantité d’amis venus leur dire adieu : ...
(François fut reçu à Centrale le 14ème sur 210.
16 oct.- De Georges de H, Bruxelles à Tilo, Santiago : Mon vieux Tilo, je me souviens de vous avoir écrit une lettre collective après l’arrivée
de tes parents. Personne c’est-à-dire ni toi ni la sagace Monique ne m’avez répondu. ...
Il vous faudra les trois grands, ménager les nerfs de ta mère, vous montrer patients et doux tant dans son intérêt
à elle que dans l’intérêt de tous ses enfants. Il faudra veiller à l’état de votre père, le faire surveiller médicalement
si possible et lui imposer un régime alimentaire très sévère. ...
François est enchanté de ses débuts à l’École Centrale. En plus du travail technique très bien enseigné, le Directeur
homme éminent s’occupe des élèves dans le domaine de l’intelligence et du cœur, c’est-à-dire dans la
compréhension humaine des classes sociales, dans la solidarité entre les humains et de la dette contractée par les privilégiés
de la naissance, de la fortune, de l’éducation, de l’intelligence, de la santé, du cœur à l’égard de
ceux qui manquent de ces dons ou de l’un ou l’autre de ces dons. ...
Je t’ai choisi en compagnie de François reliées en jolie édition 2 œuvres de Stendhal, le Rouge et le Noir
– La Chartreuse de Parme. ... je
les ai relues maintes fois ... Tu
devrais en lire un ou deux chapitres par jour, pas plus, comme si tu t’initiais à un mystère de forme, mystère de fond,
suivre minutieusement les analyses de pensée, de sentiment, d’actes qui en découlent bons ou mauvais, dégager bien entendu
la morale pratique et savourer un style unique de simplicité et de correction tout classique en dépit du romantisme de l’époque. ...
Je trouve les lettres d’Odile à Claude très amusantes. ...
Être imbécile même si l’on est en principe intelligent, est la pire des tares. Je crois que vous avez eu l’occasion
de faire l’expérience de la bêtise et que vous avez été à même de percevoir son danger ; dans les affaires d’argent,
dans les rapports avec les êtres. Les gens bêtes sont incurables. Ils deviennent le cas échéant féroces même s’ils ne
sont pas méchants. ... Personnellement
je fais aussi peu de mal à des animaux que je n’en fais aux imbéciles mais
je las évite soigneusement. Je ne sais plus qui a dit : préférer un ennemi intelligent à un ami idiot. ...
Ta tante continue à être l’être idéal qui suffit à faire croire à la Bonté.
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Vend.17 déc.- De François, École Centrale, 4 rue de Citeaux, Paris à Tilo,
Santiago : Mon cher Philibert,
Toutes mes félicitations pour ton beau succès. Tu as réussi à passer ton bachot dans des conditions très difficiles : …
