messe le dimanche. Mais il est surtout gravé dans le coeur du Seigneur, qui a solennellement promis son Royaume éternel
à ceux qui se seront dévoués au service du pauvre, du petit, du souffrant avec lesquels il s’est mystérieusement identifié.
À son épouse et à ses enfants il a certainement réservé le meilleur de lui-même. Il laisse une nombreuse descendance
au Chili, en Espagne, en France. Beaucoup d’entre eux sont ici ce matin, entourant ses restes mortels comme une couronne
bien plus belle encore que leurs fleurs ; et Dieu seul sait de quel amour filial exemplaire l’ont entouré surtout
pendant les dernières années, mois et jours de son existence, ceux qui étaient le plus proches.
À vous tous, ses enfants, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants,
je voudrais vous rappeler que la plus grande richesse d’un pays ne sont pas ses ressources matérielles, ni le degré
de sa culture, ni son potentiel militaire, ni le prestige dont il jouit dans le concert des nations mais la valeur morale
de ses habitants et le lieu normal où se développent ces valeurs profondes c’est la famille. Puissiez-vous conserver
pieusement le grand héritage moral et spirituel que vous laisse votre cher défunt !
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Mardi 11 mai 1982.-.D’Élie de la Taille, au cimetière : ... Maintenant que leur Centurion est arrivé à la fin
de son voyage, les Anciens Combattants du Chili veulent lui rendre leur dernier hommage.
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NOTICE sur Raymond GUENEAU DE MUSSY :
Né le vendredi 13 octobre 1893 à Versailles ; il était le cinquième enfant de Philippe et de Hélène Séré de Rivières.
Il fait ses études secondaires chez les Pères Jésuites à Marneffe en Belgique. Puis en 1911 il commence à Paris ses
études de médecine qu’interrompt la guerre. Il sert comme médecin auxiliaire dans l’infanterie, participe à la
première bataille de la Marne où il est fait prisonnier et envoyé dans un camp d’officiers en Prusse orientale. Au bout
de dix mois il est rapatrié, bénéficiant d’un échange de personnel médical. Remonté au front il participe à la bataille
de Verdun comme volontaire dans une équipe de brancardiers.
En reconnaissance
des services rendus lui sont décernés la croix de guerre avec 4 citations et la médaille militaire.
La guerre finie en 1919, il épouse Isidora Cousiño, veuve de son frère aîné mort au champ d’honneur dont il a
un + cinq enfants.
Il ne termine pas ses études de médecine mais choisit l’agriculture ; il achète le château d’Aunoy
près de Melun avec les fermes adjacentes qu’il cultive jusqu’en 1933 et qu’il revend une fois prise la décision
de partir pour le Chili.
En 1935 il part pour le Chili avec sa famille et s’installe à Santiago. Il reprend son activité agricole dans
différentes exploitations de la zone centrale.
Parallèlement il entre très vite en contact avec l’ambassade et la collectivité française. Il s’occupe
de l’Association des Anciens Combattants du Chili dont il est plusieurs fois le président.
Il collabore à la réorganisation de l’Union des Français du Chili, à la refonte de ses statuts et en est le président
pendant plusieurs années.
Ayant remarqué le besoin d’un organe de liaison et d’information pour la Collectivité française et ses
différentes institutions, il relance le journal Gallia, ancienne publication qui avait cessé de paraître pendant plusieurs
années et en fait le journal des français du Chili. Il en reste son animateur pendant vingt ans.
Avec l’aide du collège de Jeanne d’Arc et de l’aumônier des français il organise aussi, cela fait
déjà plusieurs années, la messe des français qui réunit une fois par mois un grand nombre de catholiques de la Collectivité.
Mais son œuvre préférée est la Maison de Retraite à laquelle il collabore depuis sa fondation due à l’initiative
de M.Daniel Blin. En mars 1955 la Maison s’ouvrait avec trois pensionnaires confiés aux soins des sœurs de la charité
qui depuis lors sont l’âme de cette maison qui compte aujourd’hui plus de vingt