Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre III

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suffisamment extraordinaire pour qu’on le rappelle.

Sa carrière de quelques quarante ans, à travers tous les documents laissés et les innombrables lettres à ses amis, est un véritable chapitre de l’histoire étrangère du pays. Il s’initia à la vie diplomatique comme secrétaire d’ambassade à Washington, consul à Vienne, à New-York puis vite participa à la plupart des conférences ou autres réunions internationales où eut à intervenir le Chili, comme un des représentants puis chef de délégation.  ...  Cette froide énumération évidemment ne devient éloquente qu’à travers ses publications et ses journaux privés qui révèlent un caractère remarquable, intelligent et souple, maître de lui et modeste, ironique et plein de saveur.

Je regrette beaucoup de ne pas l’avoir connu. J’ai tout juste pu échanger quelques lettres avec lui.  ...

Merc.14 oct.1953.- De Nounou Solnon, Moulins Engilbert à Tilo, San Martin 40 :   ...  combien j’étais heureuse de voir Odile si bien comme santé et comme tenue la même que lorsqu’elle était petite, s’occupant des travaux de la maison et de désherber le jardin.  ...

Je vous envoie une petite photo de votre petite sœur Odile et de votre vieille Nounou.  ...

Quant à votre vieille Nounou elle a une petite tumeur derrière l’oreille gauche, je ne souffre pas mais je ne suis pas courageuse pour souffrir.   

 

15 oct.- Biographie de la Mère Marie-Amélie Gueneau de Mussy, religieuse du Sacré-Coeur, envoyée par Françoise d’Ussel :   ...  C’est un arrière grand-père (François) qui a consacré sa vie et sa fortune au relèvement de la Sorbonne après la Révolution Française, dont il est devenu le premier Recteur Magnifique après sa fusion avec l’Université de Paris. C’est son grand-père (Henri) qui venant de conquérir brillamment son doctorat, est choisi à la demande du ROI pour étudier le typhus afin de conjurer les ravages de la terrible épidémie à Chantilly, château de la famille d’Orléans.

Bientôt célèbre il est appelé partout en Europe et Louis-Philippe l’attache à sa personne et à la famille royale. Pour ce médecin éminent la profession est une vocation. Un jour appelé chez le ROI il se fait attendre ; Louis-Philippe le reçoit froidement   ...  « Sire je connais la grandeur d’âme de votre Majesté, un de vos sujets réclamait des soins urgents, sûr de votre approbation j’ai soigné d’abord ce pauvre malheureux puis je suis venu ». Le ROI serra la main de son fidèle serviteur.  ...

                        Il savait pouvoir compter sur son dévouement, à tel point que durant la Révolution de 1948, il lui confia le petit Comte de Paris avec mission de le faire passer en Angleterre. En blouse d’ouvrier M. Gueneau de Mussy arrive en face des barricades, se fâche : « Je suis pressé, laissez-moi passer avec mon mioche, je n’ai pas le temps d’entendre toutes vos histoires ». Il passe, s’embarque à Calais, aboutit en Angleterre avec le petit-fils du ROI, qui lui offre un pavillon dans le parc de Claremont, refuge des princes exilés.

Le père (Philippe) de nos religieuses y naquit puis fut confié à Miss Dobson, plus tard la digne Mère Dobson, longtemps Supérieure très aimée en Australie. Il disait d’elle : tout ce que j’ai de bon, tous mes principes foncièrement chrétiens, je les lui dois. Mis au collège d’Oskot à l’âge de 6 ans, il y resta jusqu’à 18 ans y connut le cardinal Newman qui aimait à s’entretenir avec les jeunes catholiques du collège, les affermissant dans leur foi.

La Reine Victoria aurait voulu l’attacher à sa personne mais français dans l’âme il avait hâte de rentrer en France où il s’enrôla dans l’armée. Merveilleux officier de cavalerie, chasseur à cheval, il était superbe dans son uniforme bleu à brandebourgs noirs. C’était un cavalier hors ligne.

Il épousa la fille du général Séré de Rivières, instigateur et réalisateur des fortifications de Metz, Toul et Verdun. Dignes l’un de l’autre, ils firent leur voyage de noces à Rome et obtinrent une

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