Merc.15 oct.1953.- Biographie de la Mère Marie-Amélie G.de Mussy (suite).
« Je compte sur sa prière » dit notre V.Mère de Loeen la nommant assistante en 1928, charge que Mère de Mussy
exercera jusqu’en 1940, y joignant généralement le soin des santés, à San Remo, à la Trinité des Monts, à Paris enfin.
Partout même désir de rendre service à tout le monde, même ferveur enthousiaste. « Ma Mère ne trouvez-vous pas que Dieu
comble l’âme ? » demande une aspirante. « Oh ! ma petite sœur Il la déborde ! » répond
Mère de Mussy. ...
Le progrès des âmes de nos soeurs est sa grande préoccupation. Elle doit recevoir les postulantes, les acclimater,
les former. ...
La guerre devait lui apporter d’autres sacrifices. ... Déjà celle de 1914 avait décimé sa famille. Son second frère (Henri) était tombé à Charleroi où il était
mort encourageant ses hommes qui le vénéraient comme un saint. Les allemands ne voulurent pas le mettre dans la fosse commune
disant : c’est un saint. Après la guerre bien qu’il soit mort de la gangrène, lorsqu’on dut le changer
de cercueil pour le déposer dans le tombeau de famille, on trouva son corps conservé.
...
En 1916 c’était le tour de l’aîné (François). Revenu en hâte à l’annonce de l’envahissement
de la Patrie, il était alors au Canada avec sa jeune femme ; il se battit comme officier de réserve. À peine guéri de
ses premières blessures il reparti pour Verdun où le 22 mai 1916, frappé en criant « En avant les gars ! »
il tomba en héros au fort de Douaumont. Le 3ème (Raymond) avait été fait prisonnier comme brancardier.
Le 4ème Philippe âgé de 17 ans, alla trouver le Général à Versailles : « Je m’engage comme
volontaire. – Quel âge avez-vous ? – 17 ans. – C’est trop jeune ! – Il n’y a
plus de Mussy au front. – Avez-vous le consentement de vos parents ? – Pouvez-vous en douter ? –
Choisissez votre arme. – Quelle est la plus dangereuse ? – Chasseurs à pied. – Je m’engage aux
chasseurs à pied. » Il revint avec la croix de guerre.
En 1940 il a six enfants, demande le front. Comme on lui fait remarquer qu’il serait prudent de rester à l’arrière :
« J’ai le devoir de me battre pour mon pays et mes enfants ont besoin de mes exemples plus que de ma présence ».
Il reçut l’ordre de garder un pont jusqu’à la mort ... « Oui mon Général et Vive La France ! », et il n’en revint pas.
À ce propos Mère de Mussy avait écrit, méditant sur le règne : « Je ne m’appartiens plus, je suis au
S.C. dans son armée. Faire pour lui au moins ce que mes frères ont fait pour la France. Qu’ont-ils sacrifié ? Tout
jusqu’à la vie. Que donnerai-je ? Ma vie goutte à goutte si je ne le puis en une fois (jour par jour), mais comme
eux avec enthousiasme et par amour ».
C’est à Rougemont qu’elle allait en septembre 1940 continuer ce don d’elle-même, étant chargée de
la maison. Elle retrouvait là des malades, elle s’efforce de les aider, de les soulager, de les soutenir maternellement.
Elle voyait, dit une sœur, la lutte que j’avais pour accepter mon état et me répétait : faites à N.S. un acte
d’abandon pour accepter toutes ses volontés et votre vie changera. C’était vrai, je pus le constater ; elle
insistait de même malgré mes larmes pour me faire prendre une nourriture raisonnable et je vis que l’on peut beaucoup
se surmonter sur ce point. ...
À ce moment aussi sa mère tant aimée mourut (1942) à Tours chez les religieuses de l’Adoration où elle s’était
installée. ...
La Cté. De Marmoutiers vint l’accueillir au bas de la colline et c’est toute souriante que Mère de MUSSY
prit place comme conseillère, puis successivement elle aida ...
En 1951 de pénibles crises alarmèrent au point de lui faire administrer
l’Extrême-Onction le 29 avril puis le 19 septembre. Ce sacrement auquel elle avait une particulière dévotion devait
lui être réitéré plusieurs fois encore. Elle se remit d’abord suffisamment pour se lever un peu, déployant toute son
énergie pour assister à la messe sans toutefois pouvoir reprendre tout son cher emploi de bibliothécaire. Grâce à un