que peut-être un ouragan d’hiver dans ces parages, nous arrivons au large de Colón à 2/3h.du matin. L’hiver
et les quatre saisons n’existent pas dans ces régions équatoriales : il y a la saison des pluies au début de notre
hiver ou fin d’automne pendant deux ou trois mois et pendant le reste de l’année la grande sécheresse et l’atroce
chaleur. ...
Le lendemain matin nous quittions Colón, passions le Canal, toujours le même avec son système compliqué d’écluses. ... Le fait qui frappe le plus est la
surveillance très minutieuse des E.U. sur tout le parcours du Canal. ... Par moment le Canal est si étroit que deux bateaux moyens ne pourraient pas se croiser
et la profondeur varie entre 15 et 27 mètres. À la dernière écluse, à la sortie on longe Balboa et au loin (on aperçoit) Panama. …
Merc.23 juil.1952.- À 13h. nous arrivons à Guayaquil (Équateur) après 3h½
à 4h. de navigation dans le fiord. Mauvais quais, le bateau reste au large. Ville équatoriale qui se développe beaucoup avec
quantité de buildings naturellement américains. ... la vieille ville qui aurait pu être intéressante a complètement brûlé il y a quelques années. Nous restons
à bord à voir ... le chargement
des bananes (qui) est des plus pittoresque. Nous chargeons 300 tonnes de bananes, notre unique charge pour Valparaíso. ….
27 juil.- Une journée à Lima.- Lima, ville de légende sur laquelle on a tant
écrit ! Il est un peu imprudent d’arriver par une des routes de Callao
... bordée de champs cultivés, coton, maïs où l’on peut voir de
très pauvres chaumières ou alors de petites maison également pauvres et sales ou croulantes. On comprend difficilement cette
première impression de grande pauvreté dans un pays riche.
Dès qu’on arrive au centre de la ville, l’aspect change : l’on découvre de grandes avenues,
belles places (San Martin) avec ses maisons style Rococo ; la place d’Armes est très belle comme proportions avec
une belle cathédrale, élégant style jésuite de la Conquista, son bel évêché de style très pur avec son balcon ouvert, la place
Grau. ...
Je ne me souvenais pas que le peuple est entièrement indien et la race semble s’être dégénérée au lieu
de s’être améliorée avec le temps ; ils sont larges et petits, laids et la plupart sales, avec une expression sévère
et triste sur leur visage. Impression très pénible. Heureusement peu de nègres. Cela repose après Caracas, Curaçao, Colón,
Buenaventura !
Ce matin nous sommes partis pour Chosika village indien qui se trouve sur la hauteur à 20 km.de Lima et là on
trouve une jolie vallée avec des arbres, arrosée par une fort jolie rivière appelée le Rimac qui charrie beaucoup d’eau. …
26 juil.- De Tilo, San Martin 40 à Odile, 90 bd.St.Germain : ... Mon gosse me donne un profond bonheur. Il est sain
et j’aime assez Teresita pour penser qu’un enfant d’elle a plus de chances de devenir un être de valeur. …
Dim.22 mars 1953.- De Tilo, Santiago a Claude, 28 rue Scheffer : ... Ce mois de février qui
est le mois creux de l’année, fut pour nous au contraire surchargé. Le décès de mon beau-père survenu le 12 janvier
se prolongea en ce sens que ses restes ne sont arrivés qu’à la mi-février et ce fut une période de tension triste et
difficile.
Teresita a été très frappée par la mort de son père qu’elle aimait profondément et admirait à juste titre. Il
fut non seulement diplomate mais aussi journaliste et historien (Il était membre de la Real Academia de Lengua e Historia
de Madrid), pendant ces périodes où les alternatives de la politique le laissaient en marge des Affaires Étrangères, où invariablement
il revenait une fois passée la période d’effervescence parce que dans le fond c’était sa véritable vocation et
que sa capacité était