audience
particulière de Sa SAINTETÉ LÉON XIII, comme tertiaires de St. François. On sait combien LÉON XIII était Franciscain dans
l’âme.
À 40 ans une grâce puissante fit commencer à M.de Mussy une vie de profonde piété. Frappé par la maladie il laissa
l’armée, entra pleinement dans la volonté de Dieu : Communion quotidienne, récitation de l’office de la Ste.Vierge,
chapelet, visite au St.Sacrement, et tout cela était fait avec une telle conviction et recueillement sans aucune ostentation
que c’en était émouvant. ...
La famille augmente et quatre fils et quatre filles peupleront le foyer familial. Vraie femme forte,
Madame de Mussy élève virilement ses huit enfants, dans le culte du devoir : la mollesse et l’occupation
de soi ne sont pas admis, il faut penser aux autres plus qu’à soi, même la nuit
.., ne pas appeler ni se faire entendre. Le dimanche après la messe de
communion, toute la famille retourne à la grand-messe puis aux vêpres et au salut. Lily devient une seconde Maman pour ses
frères et sœurs. ...
De bonne heure elle résolut d’être toute entière à N.S. À 15 ans elle avait écrit cette résolution : « Plutôt
mourir que de commettre un péché mortel ...
O mon Dieu faites-moi la grâce d’être religieuse et martyre pour l’amour de votre Fils qui est mort pour
moi ». ... le R.Père Tempé
suggère l’idée d’un séjour de quelques mois à Conflans ; Marie-Amélie a 20 ans, elle ne connaît pas le S.C. ;
ses parents approuvent l’essai ; elle prendra donc rang parmi les aînées du pensionnat.
L’essai est concluant, son élection montre qu’elle n’hésite pas à choisir la vie religieuse dans
la Société du Sacré-Cœur. Au début du carême elle retourne dans sa famille et le jeudi st. 31 mars elle est amenée définitivement
au noviciat par ses parents. ... Cependant
les expulsions de France nécessitent l’exode du Noviciat. Pour donner à sa famille la consolation d’assister à
sa Prise d’Habit, la cérémonie a lieu le 11 juillet 1904 et le soir la novice part pour Rivoli. ...
Après ses 1er.vœux prononcés le 31 juillet 1906, une année de juvénat la retient à Rivoli puis elle
part pour Sarria. Non seulement elle est chargée de Cours de français, d’anglais, d’enseignement ménager mais
ses progrès en espagnol sont si rapides qu’elle peut bientôt faire dans cette langue les classes de 8ème
et de 7ème . Rivoli la revoit pour le juvénat supérieur.
De là elle part pour Ixelles où elle recevra la croix et l’anneau le 20 février 1912. Durant la retraite préparatoire
elle perçoit les exigences divines : « Il est des choses très permises, très légitimes écrit-elle dont N.S. demande
cependant le sacrifice quand Il veut s’unir intimement à une âme ... Jouir d’aimer et d’être aimée est la clef de beaucoup de fautes ... Il me semble que j’ai compris que c’est
par l’immolation intime qu’on est aussi totalement livrée à J.C. qu’on peut l’être sur la terre, ... que c’est cette immolation
intime qu’Il me demande par ce désir que je sens en moi de donner toujours davantage
... Ne rien vouloir, ne rien désirer, ne rien rechercher pour moi, retrancher
tout ce qui ne tend qu’à la satisfaction personnelle, surtout du cœur
... N.S. aime que nous le servions avec joie ... Comment ne serions-nous pas heureuses à son service ? ... Aucune recherche ... Il veut des cœurs seuls. ...
C’est encore en Espagne qu’elle va servir avec joie, « être à l’usage commun avec calme,
volontiers, comme une chose toute naturelle » avait-elle écrit. À Bilbao, elle fait les 8ème,7ème,
6ème et 4ème classes espagnoles. Elle parlait parfaitement notre langue, écrit une de ses enfants d’alors, ... À Saragosse, à Barcelone, la jeune
professe déploie le même zèle ; à St.Sébastien elle fait la 2ème classe et en 1926 retrouve à Toulouse comme
Supérieure son ancienne maîtresse générale. ...