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A G R A N D E G U E
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aux Mandiola, aux Goyenechea etc. etc. Figure-toi que cette mine a produit plus
de $ 1.500.000.000 de notre monnaie actuelle ! Un milliard et demi de francs ! La fortune de ma mère provient de
là.
Un humble pâtre nommé Juan Godoy emmenait paître son troupeau de chèvres, car en ce temps il y avait quelques bois
et de l’herbe dans l’immense désert d’aujourd’hui. Fatigué il s’était couché sur le flanc de
la colline, lors qu’il aperçut ses chiens qui en voulaient à l’une des chèvres et pour les corriger il prend la
première pierre qui se trouve à portée de sa main. Il remarque étonné sa longueur inusitée qui ne correspondait pas à sa taille :
c’était de l’argent presque pur. Chañarcillo était découvert ! ...
Et ce brave serviteur au lieu de garder l’aubaine pour lui, préféra l’offrir à son maître lui disant :
Patrón, aqui le traigo una piedra de plata ! Le surlendemain don Miguel Gallo (grand-oncle à moi) alla avec Juan Godoy
à Copiapó chez l’officier civil, déclarer la mine. Cela se passait le 18 mars 1832.
...
Une des raisons
de mon voyage à Copiapó était la visite à « La Ternera » dans mon territoire de los Potreros de la Iglesia à 84
km. de Copiapó. Mais comme ce voyage était assez dur pour moi ... j’ai dû à mon grand regret désister. ...
Et je n’ai personne pour placer à la tête de cette entreprise (Gisements de charbon de La Ternera). J’avais
souvent pensé à ton cher François, je te l’ai d’ailleurs écrit, pour l’associer ... Sûrement cela l’aurait beaucoup intéressé
car il était actif, intelligent et entreprenant. Or à Quintero cela a marché si mal – près de la ruine – faute
d’une personne honnête et dévouée.
Nous ne comptons pas sur Luis qui s’est adonné corps et âme à la peinture et qui ne s’intéresse du reste
qu’à cela ; il faut même la croix et la bannière pour le faire assister – et cela ne sert à rien –
aux réunions du Comité de Direction de Quintero.
Ta mère surtout en a été cruellement déçue et elle en a bien souffert. Son rêve était de faire un ingénieur de son
fils, afin qu’il s’occupe au moins d’une partie des nombreuses industries qui s’offrent à lui au nord
et qui attendent qu’on veuille les ramasser.
J’ai manqué ma vie, je le reconnais en vivant trop dans la « farniente ». J’ai failli à mon devoir
et nous comptions sur Luis pour relever la tradition d’activité morte depuis Don Matías Cousiño. Je suis heureux ma
chérie de l’occasion qui s’offre à moi de venir causer avec toi, étant assuré que cette lettre arrivera à destination
grâce à la modiste (la correspondance souvent se perdait). …
Sam.1er juil.1916.- De Hélène, Le Chesnay à Tata, 2 rue de Lota : ... Toute initiative pour ton cher
mari doit venir de toi ma chérie, il était d’abord à toi depuis que nous te l’avions donné. Le dépôt de sa chère
mémoire est en tes mains. Ce n’est pas dire que nous nous en désintéressions ; tu sais ce que François était pour
nous et nos enfants : le chef aimé et respecté du nom et des traditions, il a toujours été notre joie et notre fierté
et il nous a rendu de tout cœur toute notre affection.. ...
De la lettre de l’aumonier (J.Jaudon) de la Compagnie de François : La dernière fois que je serrais la main
du lieutenant de Mussy ce fut le 22 à midi dans le fossé même du fort. J’étais parti derrière les vagues d’assaut
pour assister les blessés ; lorsque j’arrivais où il reposait avec quelques soldats, je le félicitais et avec sa
modestie habituelle il me dit ce sont ces braves qu’il faut féliciter.
…
29 juil.- De Raymond, au Front à Tata, La Baule : ... Je viens d’apprendre que Gilles s’engageait
au 22ème d’artillerie. …