D’ailleurs elle me dit que la gloire n’était pas son unique passion.
Elle n’arrivait à être que la 3ème après l’amour et le café. Je sus par la suite ce que Manuela entendait
par amour ; je sus aussi que sa dévotion pour Bolivar ne l’avait pas empêché de vendre tous ses bijoux qu’elle
avait pu emporter dans sa fuite de la Colombie et que l’argent avait été largement destiné à compenser ce que ses 36 ans opposaient à son amour.
Elle est fille d’un grand d’Espagne, auditeur au Conseil suprême des
Indes Occidentales ; son extrême beauté la fit épouser un anglais très riche, aujourd’hui médecin et négociant
à Lima. Bolivar la libéra et elle dit emphatiquement qu’elle hait tous les anglais et surtout son mari. »
À son retour il déclara à son père qu’il voulait abandonner la chirurgie et embrasser la carrière médicale. .. Henri se distingua rapidement et fit partie de la promotion
des internes en 1840. Il obtenait peu après les titres de lauréat de la Faculté de Médecine, la médaille d’or, sa réception
au Doctorat et la remise des droits universitaires. En 1845 il devint Médecin du bureau Central des hôpitaux.
En 1847 Henri
fût à Dublin pour étudier le typhus qui régnait alors en Irlande ; il fût lui-même atteint par le fléau et soigné par
le docteur Stokes. Tombé en léthargie on crut Henri mort et M.Guyot ministre envoya la Croix de la Légion d’honneur
qui devait être placée sur son cercueil. Quand on vint pour prendre ses mesures en vue des derniers préparatifs, Henri qui
entendait tout ce qui se passait autour de lui, par un dernier et suprême acte de sa volonté remua le petit doigt ; ce
mouvement fut heureusement aperçu par le Dr.Stokes qui approcha une glace de sa bouche et reconnut que Henri vivait encore.
Son père informé de la mort de son fils par le Ministre était arrivé à Londres
malgré son âge avancé et fut pris de vertige et s’évanouit lorsque le Consul lui anonça avec tous les ménagements possibles
que son fils vivait encore.
La Révolution chassât Louis-Philippe et la famille Royale qui allât s’établir
en Angleterre. Ce fut à Claremont peu de temps après le commencement de l’exil (1848) que plusieurs membres de
la famille étant malades le Roy demanda au Dr.Chomel un médecin Français. Le Dr.Chomel, qui avait pu apprécier la valeur de
Henri lorsqu’il átait chef de clinique, songea immédiatement à lui.- Et Henri partit pour l’Angleterre.
Dès son arrivée à Claremont il trouva plusieurs membres de la famille Royale
ainsi que des serviteurs de la maison sous l’influence d’une épidémie qui rappelait l’intoxication par le
plomb. Henri par une étude approfondie des symptômes en établit l’origine saturnine et à la suite d’une enquête
faite avec soin, il reconnut que la cause du mal provenait des tuyaux de plomb qui servaient de conduite aux eaux qui alimentaient
Claremont. Henri indiqua les moyens de remédier à ce danger et l’épidémie disparut arrêtée dans sa source.
À son arrivée Henri attira l’attention de plusieurs personnes de l’entourage
de la Reine Marie-Amélie à cause de son extrême jeunesse et on en fit la remarque à sa Majesté ; c’est vrai répondit
la Reine, je le retire à sa mère alors qu’il aurait peut-être encore besoin d’elle. Mon devoir est de la remplacer.
À la suite de cet événement Henri ne tardât pas à avoir une grande clientèle Française,
Anglaise et Américaine. Quoique à cette époque (1858) la médecine fut libre en Angeterre, Henri ne voulut pas s’arranger
ainsi et il tint à passer les examens nécessaires pour se faire recevoir membre du Collège royal des médecins de Londres.
Il fut bientôt nommé Fellow titre qui jusqu’alors n’avait pas été conféré à un étranger.
Du reste il semblait être arrivé à l’apogée de sa renommée (1859) et
les sociétés savantes de France