Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre I

Page 37: 1918
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Chapitre II -

 L A   G R A N D E   G U E R R E  -  19

 

m’attacher, de vouloir recommencer à vivre, à vivre aussi de vous et pour vous ; j’en avais tellement perdu l’habitude et en ce moment se permettre une joie semble presque une faute au milieu de tant et tant de larmes !  ...

Il serait si doux de vivre complètement l’un de l’autre et de se donner toujours plus l’un à l’autre,

de s’aimer par delà l’espace, les mondes, là où l’on devient meilleur, où il fait si bon de vivre.

Hé quoi je me laisse entraîner dans des rêves aux teintes d’or et d’azur alors que vous êtes malheureux faisant toujours l’horrible guerre qui ne finit jamais. Où êtes-vous, que faites-vous ?  ... Bonsoir mon petit chéri, je vous envoie un regard si tendre, je voudrais qu’il soit pour vous une caresse.

 

Jeu.3 oct.1918.- De Raymond, aux Armées à Tata, Dinard :   ...  Je vous écris de mon poste, une bonne cave voûtée et solidement étaillée. En dehors des blessés elle est assez fréquentée car les boches s’agitent et les passants viennent me demander un abri passager. Il est une heure du matin et c’est seulement maintenant que j’ai quelques instants de liberté pour venir vous faire une petite visite. Après je m’étendrai sur un brancard et je tâcherai de dormir un peu. Ne vous figurez surtout pas de choses extraordinaires à mon sujet ; je ne cours que fort peu de dangers et suis relativement confortable.  ...

Excusez le décousu de cette lettre ; je suis très fatigué et mes idées sont un peu vagues. Cependant il en est une qui est toujours claire et vivace en moi, c’est que je vous aime ;   

4 oct.- De Tata, Dinard (Les Cèdres) à Raymond, aux Armées : Cher Petit,     aujourd’hui je suis triste, c’est l’anniversaire de la mort de Papa, ce pauvre Papa que j’ai si peu connu.  ...  C’est aussi la fête (St.François d’Assise) de mon Dédé et je suis revenue de la messe avec un grand carton de jouets qui ont fait son bonheur. Ah ! l’âge heureux. Il claquait ses petites mains pour manifester sa joie comme un grand enfant. J’étais heureuse en le regardant faire et je pensais : s’il pouvait rester longtemps comme il est, si délicieux avec ses boucles blondes.   

9 oct.- De Tata, Dinard à Raymond, aux Armées :   ...  J’ai écrit nos fiançailles à votre mère et à Bonne Maman.    

11 oct.- De Tata, Les Cèdres à son beau-père, Paris : Mon cher Papito,     Savez-vous que toute la Bretagne est infestée d’épidémies ainsi que Paris. Beaucoup de grippes dangereuses avec broncho-pneumonies   ...  Dans ces conditions je n’ose plus m’embarquer, je ne veux rien risquer avec mon trésor et je prolonge ici quelques semaines. Marguerite et Georges ont loué une grande villa (Roche Plate) et je vais chez eux.   

12 oct.- De Raymond, aux Armées à Tata, Dinard :   ...  J’étais hier dans la cathédrale lorsque j’ai vu Philippe arriver au pas accéléré. Il me cherchait me sachant dans les environs et mon médecin divisionnaire l’avait amené en auto. Je l’ai reconduit jusqu’à son cantonnement où j’ai diné avec lui et les officiers du bataillon.  ...  Il a une mine excellente et est plein d’entrain.   

14, 15 oct.- 2 let.de Tata, Les Cèdres à Raymond, aux Armées :   ...  L’on criait hier dans les rues de Dinard : la fin de la guerre, on ne se bat plus depuis minuit.

Vous imaginez l’émotion et la joie répandue comme un feu de paille. Tout le monde se promenait avec une expression radieuse, et les Américains avec une bouche jusqu’aux oreilles semblaient dire : une pareille vaut la traversée.  ...

Je pars dans une heure ; je dis adieu aux cèdres mystérieux qui ont assisté à toute la transformation

 
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