Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre I

Page 22: 1914 (fin)
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Chapitre II -

      L A   G R A N D E   G U E R R E  -  4

 

Lun.7 déc.1914.- Du Général C. à son ami le Capitaine X. blessé et soigné dans un hôpital de Paris :   ...  Nous allons mon cher ami passer le jour de l’an sous les armes et Dieu sait que l’on plaisantait ceux qui le disaient au départ. Actuellement toute l’armée se reprend.

Ici nous n’avons pas donné mais nous étions très dégarnis et la plupart de nos unités avaient gagné le nord pour supporter le plus grand choc qui soit connu dans l’histoire. Que de sang versé, que de deuils, que de ruines par la faute de ces bandits et de leur chef. Il a fallu pour briser cette volonté celle d’un Foch qui apparaît depuis le début de la guerre comme la plus grande figure de l’histoire militaire contemporaine.  ...

À Dixmude en effet les Belges ont fait plus qu’une retraite active et ce sont nos fusiliers marins qui ont supporté le poids de cette faute. Partis 8000 ils sont revenus 2000, pas un officier n’est rentré.

Le maréchal French n’en pouvait plus ayant lui aussi des pertes effroyables, et avait donné l’ordre de la retraite. C’est alors que le général Foch est venu avec moi à 2 heures du matin au quartier général anglais pour faire rapporter cet ordre (nuit du 31 oct. au 1er nov). Il y a là un point d’histoire qu’il faut citer tout entier :

Monsieur le Maréchal a dit le général Foch, si vous retraitez c’est le débordement de ma gauche avec toutes ses conséquences. Nous tenons tête avec 10 corps à 16 corps allemands ; si vous m’enlevez vos deux corps je vais rester seul dans la proportion de un contre deux. Jamais dans l’histoire l’armée anglaise n’a reculé ; vous tenez l’honneur de l’Angleterre entre vos mains comme je tiens celui de la France et le monde entier a les yeux sur nous. Dussé-je me faire tuer je viens vous apporter ma parole de soldat que je ne lâcherai pas pied mais je veux que vous me donniez la vôtre et vous avez le devoir de me la donner.

Le maréchal French a pleuré, a donné l’accolade au général Foch et a répondu simplement : Oui. Et le général Foch qui remontait ainsi tout le monde avait eu la veille son fils et un gendre tués sous ses ordres   ...  et il le savait.

Cette bataille des Flandres qui n’apparaît pas aux yeux du public comme une victoire est cependant la plus belle de la Campagne.

L’Empereur a fait la folie de faire avancer ses troupes en colonnes serrées par divisions, les officiers à cheval, fifres et tambours en tête, les hommes chantant comme dans un conte de fée et notre canon a fait là-dedans des ravages effroyables. Au fur et à mesure qu’un bataillon était fauché, un autre apparaissait et ainsi de suite. Leurs pertes ont été triples des nôtres et l’idée de toute offensive leur est maintenant retirée ; c’est un résultat considérable malheureusement ce n’est pas la fin. 

Au 15 décembre, les registres officiels pour les prisonniers, blessés et tués étaient : 2.053.500 pour les Alliés et 3.654.000 pour les Ennemis.   

 

Fin décembre.- De Tata, Le Chesnay à François, aux tranchées :   ...  (lettre incomplète)  ... Sur la manière d’envisager la vie, elle (Marguerite) en a une fort originale, intéressante même à étudier. Elle est prudente et sage, très raisonnable et modeste dans ses ambitions, voulant éviter toute désillusion elle laisse la vie s’écouler devant elle en la vivant à peine. Comme toi elle a eu la prudence de retenir son imagination. Elle compte sur de petites joies quelquefois, jamais sur des grandes. La vie ne la fait pas souffrir n’attendant que peu de chose d’elle et dans cette douce quiétude, parle par moments de bonheur toutefois sans trop insister sur ce mot.

Oui je songe souvent et je me dis en pensant à toi, il lui ressemble comme un frère. Vous avez tous

 
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