Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre I

Page 20: 1914
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Chapitre II -

      L A   G R A N D E   G U E R R E  -  2

 

NOTE: Les lettres de Maman sont les plus charmantes de celles que j’ai dans cet archive.

 

Dim.6 sept.1914.- De Tata, 15 rue Laurent Gaudet à François, au Front :   ...  Tu sais qu’aux jours où nous sommes il ne faut compter sur rien. Je compte cependant sur ton retour avec toute l’ardeur avec laquelle je l’ai demandé à Dieu.  ...  Au revoir, à demain mon amour tu sais comment je t’aime,     Ta Tatiana

7 sept.-    ID.   :   ...  J’ai sorti cette après-midi les articles de la layette de l’héritier et je ne puis encore réaliser que je vais mettre un être au monde !  ...  Pense à ta petite femme comme elle pense à toi. Tu as toute ma tendresse,     Tatiana

15 sept.-    ID.   :   ...  Et maintenant quelle joie à la pensée de te revoir bientôt. Je compte les jours qui peuvent me séparer de toi et le télégramme promis, ah ! quand arrivera t’il ?  ... Combien de fois ai-je imaginé ces moments uniques du retour où je serai de nouveau dans tes bras. Ne devinais-tu pas alors qu’enflammée par mon amour mon âme rôdait non loin de toi ?

13 sept.- De Hélène, Le Chesnay à Raymond, au Front :   ...  c’est le colonel Bonnefons, chargé par Henri de cette mission (de donner, le cas échéant, les derniers détails sur sa mort) qui les lui (Mme. Maître) a donnés. Il a été frappé d’une balle au cœur en chargeant ; un de ses camarades voulait l’assister, il refusa : va t’en, va t’en, ne te fais pas tuer pour moi. A t’il vu les allemands arriver ? En tout cas ils ne lui ont fait souffrir aucune violence ; après la contre-attaque française on l’a cherché, on le croyait seulement blessé mais c’était fini, il ne donnait plus signe de vie. On ne dit pas qu’on lui ait donné une sépulture quelconque.   

13 sept.- De Raymond, au Front (Courcy) à sa mère, Le Chesnay :   ...  Si je reviens de la guerre, je prendrais d’abord un bain de 24 heures puis je dormirais pendant huit jours sans arrêter.  ...  Écrivez-moi encore, cela m’a fait tant de plaisir et en particulier les lettres de Tata.   

16 sept.-    ID.   :   ...  nous sommes depuis trois jours stationnaires au même endroit avec autour de nous un duel d’artillerie qui ne cesse presque pas. Cette fois c’est la grande bataille qui est engagée.  ...  J’ai passé la nuit à coté d’un mourant et je n’ai pas pu dormir beaucoup. Plusieurs camarades sont venus me dire combien ils étaient touchés de savoir que je faisais prier les moribonds ;   

18 sept.-    ID.   :   ...  Cette nuit en soignant des blessés, j’ai été fait prisonnier par les allemands et maintenant je suis dans un château appartenant au baron de Vreuil qui a été soigné par bon papa jadis.  ...  vous pouvez être tranquilles, je suis fort bien traité par tous. Il est plus que probable que je serai dirigé dans un  hôpital pour y soigner les blessés.   

17 sept.- De Tata, Le Chesnay à Raymond, Courcy :   ...  Vous ne sauriez croire quel plaisir j’ai eu à lire votre bonne lettre du 13 il y a quelques heures. Vous êtes mille fois gentil d’avoir pris le temps de m’écrire une lettre, vous gâtez votre belle-sœur qui n’a droit qu’à des cartes ; aussi je viens sans tarder causer un moment avec vous.  ...  Je regrette de n’avoir pas eu l’occasion de connaître plus Henri, d’approfondir cette âme remplie d’idéal. Comme vous le dites, cette mort héroïque cache une douce consolation pour ceux qui savent la comprendre et l’admirer.

Ce qui pourrait vous inspirer une fureur folle, c’est la pensée qu’avec une autre G.commandant un peu mieux cette campagne de Charleroi les régiments d’infanterie n’auraient pas été anéantis comme ils l’ont été !  ...

Comme je regrette que n’ayez pas pu voir François. Cela vous aurait fait du bien à tous les deux. Que d’angoissantes heures nous avons passé la semaine dernière en suivant la bataille de la Marne.

 
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