Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre I

Page 36: 1918
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Chapitre II -

      L A   G R A N D E   G U E R R E  -  18

 

Mar.10 sept.1918.- De Tata, Dinard à Raymond, aux Armées :   ...  Je pense si souvent à vous ces temps-ci, mon sentiment pour vous est si nouveau, à la fois si doux et faisant si mal ! Mon cœur est troublé :  ...

J’hésitais à vous envoyer un écho si faible mais écoutez-le bien le soir lorsque vous êtes seul, sa chanson est si douce ! Il me semble que mon cœur ait compris le vôtre, n’est-ce pas beaucoup ? Et vous, me comprenez-vous bien ? Je suis émotionnée en vous écrivant, saurez-vous bien lire en moi ! Je veux avoir vécu avec vous, je veux pénétrer un peu votre âme, je veux ouvrir la grande porte de vous-même derrière ces yeux si rêveurs et mystérieux.

Dois-je envoyer cettre lettre où j’ai mis tant de moi-même ? Me répondrez-vous aussi intimement ? Ces minutes sont si graves Raymond, si impressionantes. Ne le sentez-vous pas ? Aurez-vous compris le long cri qui s’échappe de ces lignes, dites l’avez-vous bien compris ?   

 

18 sept.- De Raymond, aux Armées à Tata, Dinard :   ...  En revenant de la maison je trouve deux lettres du 10 et du 13 septembre qui m’attendaient à mon groupe. Vous ne pouvez savoir combien je vous suis reconnaissant de tout ce que vous m’y dites ! Avec quelle joie et quel trouble je les ai lues et relues. Je suis touché de la confiance et de l’affection dont elles sont remplies. Je comprends si bien tout ce que vous ressentez ; les sentiments qui se heurtent dans votre cœur parce que très différents et surtout très nouveaux.

Ces   ...  intrus qui me sont si chers parce qu’ils me font espérer un avenir si plein de bonheur, vous étonnent, vous révoltent peut-être par instants, mais ils sont si doux n’est-ce pas Tata, si j’en juge par ceux qui remplissent mon cœur ! Ils me chantent des chansons si belles, pleines de promesses ; ils me parlent de vous sans cesse et d’une façon si merveilleuse qu’ils me font vivre dans un rêve qui j’en suis sûr se réalisera d’une manière absolue.   

18 sept.- De Tata, 102 rue de Miromesnil à Raymond, aux Armées :   ...  D’abord et comme toujours j’ai été heureuse de revoir Paris que j’avais délaissé. Sa vie, son brouhaha, l’ensemble de ses points de vue uniques, l’harmonie de ses monuments, ses avenues à qui l’on cause comme à de vieilles amies, les passants tout est joli, amusant à Paris. Ce charme est toujours nouveau pour moi. Mon àme semble avoir changé de robe et s’être tellement transformée dans ces derniers mois d’été.  ...

                        O Raymond qu’avez-vous fait de mon cœur ! J’en suis effrayée ; recommencer à vivre me fait peur, je sors d’une chambre trop noire et le grand jour me fait mal aux yeux.   

21 sept.- De Raymond, aux Armées à Tata, Paris :   ...  Mes pensées sont mes seules compagnes ; pour l’instant elles sont si douces que je les remue toujours les mêmes ; vous savez quelles elles sont : elles me parlent de vous, elles me disent que si je pense à vous sans cesse, vous aussi vous pensez aussi à moi ; elles me répètent que mes sentiments ont éveillé un écho dans votre cœur et que cet écho est une promesse de bonheur pour toute mon existence. Vous ne pouvez savoir comme tout est changé en moi ; la vie si monotone et si banale est devenue un bien inexprimable pour moi parce que Vous êtes là pour l’embellir et la charmer.   

24 sept- De Marguerite, Dinard à Tata, Paris :   ...  J’ai vu l’amour de petit François ce matin. Lui et Marc ont encore trouvé moyen de se battre pour les cerceaux qui pourtant sont pareils !   

26 sept.- De Tata, Les Cèdres, Dinard à Raymond, aux Armées :   ...  Il me semble que je suis trop loin de vous et pourtant je vous aime mieux ici, plus complètement. Ce rêve est si doux, mêler nos deux coeurs pour ne plus les reconnaître. Et soudainement j’ai un peu peur d’aimer si fort, de

 
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