Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre I

Page 30: 1915-1916
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Chapitre II -

 L A   G R A N D E   G U E R R E  -  12

 

Sam.13 mai 1915.- De François, au repos à Tata, 2 rue de Lota :   ...  Nous sommes toujours dans le même village, voilà donc plus d’un mois que nous avons quitté les tranchées ; il est donc vraisemblable que nous ne tarderons pas à y retourner,  ...

Mon petit amour, prends patience et aies confiance dans le Bon Dieu, Il est le Maître de l’heure et de l’avenir et Il me ramènera un jour auprès de toi.-     Je t’embrasse très tendrement,     François

27 mai.- De M.d’Abrantes à son Commandant : Mon Commandant,     J’ai vu hier près de Stainville le chef de bataillon Maguin, commandant le 2ème bataillon du 129ème régiment d’inf.- La 12ème compagnie que commandait de Mussy était du 3ème bataillon mais avait été mise pour l’affaire du fort, sous le commandement du Ct. Maguin.

Cet officier supérieur m’a fait les larmes aux yeux, le récit très bref de la mort de ce pauvre Mussy. La 12ème compagnie a tenu la partie est du fort pendant tout une après-midi et une nuit en butte aux attaques continuelles des Boches qui occupaient des couloirs souterrains. Il a été remarquable de courage et d’énergie.

C’est au moment où les renforts arrivaient qu’il a été frappé d’une balle dans les reins. Le dernier survivant qui l’ait vu est un caporal dont le Commandant Maguin ne se rappelait plus le nom mais qui est de la classe 16 et était en Russie avant la guerre. De grosses marmites sont tombées peu après ensevelissant son corps complètement (22).

Le Commandant Maguin a insisté tout particulièrement pour que vous appreniez avec tous les ménagements possibles la nouvelle à la famille, laquelle paraît-il n’est pas prévenue.

Lui compte écrire également en donnant tous les détails possibles mais d’ici quelques jours seulement. Il m’a chargé de dire combien tous au 129ème aimaient de Mussy et faisaient grand cas de sa valeur et de son courage.   

 

Lun.5 juin 1916.- De Dorée (Louise S), Santiago à Tata, 2 rue de Lota :   ...  Mercredi nous avons eu une très belle messe pour notre pauvre François, de chaque coté de l’autel il y avait le drapeau Français et le Chilien, ces deux avec des crêpes, c’était imposant.

Nous étions infiniment émus. Le Cercle Français avait envoyé trois représentants et le Président a écrit à ton père en témoignant, au nom de la colonie française sa douloureuse sympathie et nous priant de te faire parvenir,  ...  voici exactement ce qu’il dit : Je vous prie de faire parvenir à Mme.F.Gueneau de Mussy les hommages très respectueux de tous les Français de Santiago et de l’assurer que nous sommes tous de cœur avec Elle dans la perte irréparable qu’elle vient d’éprouver. Nous avons décidé que le nom de M.François Gueneau de Mussy figurera dans notre livre d’or à coté des 58 des nôtres partis d’ici et tombés déjà au champ d’honneur. ...

Ton père t’écrit aussi mais il est si lent que sans doute il manquera ce courrier. Il est aussi très affecté de ton malheur, il a pleuré beaucoup à la messe, il était impressionant tant il était défiguré.

28 juin.- Du S/lieutenant E.Riemier (?), 129ème Régiment à Isidora, rue de Lota : Madame,    Je fais réponse à votre lettre du 21 juin dans laquelle vous me demandez quels ont été les derniers moments de votre cher mari.

Je ne puis pas vous dire grand chose à ce sujet car nos occupations étaient très grandes mais je puis vous dire que votre mari était un brave et ne doutait pas de notre réussite dans notre entreprise ; il voyait cette attaque réussie et trois jours après se voyait à Paris en permission avec vous. Que de fois m’a t’il dit : je suis sûr que ça réussira et le 26 je serai à Paris. Tous les jours il me disait encore

 
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