Histoire de la famille Gueneau de Mussy - Chapitre I

Page 35: 1918
Home
Sur moi
Sommaire
P.1: 1682-1792
P.2: 1792-1814
P.3: 1823-1837
P.4: 1837-1849
P.5: 1849-1851
P.6: 1851-1871
P.7: 1871-1881
P.8: 1881-1889
P.9: 1889-1901
P.10: 1901
P.11: 1909-1912
P.12: 1911-1912
P.13: 1912
P.14: 1913
P. 15: 1913
P. 16: 1913
P. 17: 1914
P. 18: 1914
P. 19: 1914
P. 20: 1914
P. 21: 1914
P. 22: 1914 (fin)
P. 23: 1915
P. 24: 1915
P.25: 1915
P.26: 1915
P.27: 1915
P.28: 1915
P.29: 1915-1916
P.30: 1915-1916
P.31: 1916
P.32: 1916
P.33: 1916-1917
P.34: 1917
P.35: 1918
P.36: 1918
P.37: 1918
P.38: 1918
P.39: 1918
P.40: 1918-1919
P.41: 1919
Chapitre II -

L A   G R A N D E   G U E R R E  -  17

 

Dim.24 fév.1918.- De Georges de H, P.S. dans une let.de Marguerite à Tata, Douaville : J’espère que l’air des bois et la sainte société du Curé de campagne auront calmés tes sens ma chérie et que tes sommeils sont dépourvus de songes voluptueux et cruels ! Ne prolonge pas trop tes conversations du soir avec la Marquise : les sujets scabreux traités aux heures tardives de la nuit amolissent l’âme et rendent ardent le corps.  Je t’embrasse,      Georges

Sam.13 avr.- De Mireille, Paris à Raymond, en Italie : Merci mon gentil Siméon de ta lettre du 8 avril qui m’a fait vraiment plaisir. Je me demandais ce que tu devenais. Je ne pouvais t’écrire ne sachant ton adresse.  ...

petit Raymond, ce sont les derniers détails de la ville lumière (la lettre est pleine de croquis amusants) ; écris-moi souvent, tu sais quel plaisir cela me fait et de plus en ce moment l’on tremble tout le temps en pensant aux amis que l’on aime bien dont tu es ; big big kisses, ta vieille Mireille.

Jeu.27 juin.- De Marguerite, Dinard à Tata, Bagnoles de l’Orne :   ...  Aujourd’hui nous avons 10 ans de fiançailles ; à cette occasion j’ai ressorti mon saphir et Charles (Cousiño) nous a invité à diner.   

Sam.17 août 1918.- De Tata, Dinard, Les Cèdres à Raymond, aux Armées :   ...  J’ai été très touchée de la gentillesse de votre missive et des sentiments que vous m’exprimez. Vous me dites des choses très graves qui me font un peu peur.

Raymond, je n’ai jamais pensé me remarier, vous savez pourquoi, j’ai aimé François, je lui ai donné et je lui donne les recoins les plus cachés, les meilleurs de mon cœur. Comment penser à quelqu’un à présent, même à vous ;   

23 août.- De Raymond, aux Armées à sa mère, Dinard :   ...  J’ai reçu une lettre de Tata ainsi que tu le pensais. Elle y discute et voudrait remettre toute conversation à quelques mois. Mais très facilement à travers les lignes on lit ses pensées ; j’ai l’impression très nette qu’elle se sugestionne pour me susciter toutes sortes d’objections. J’en suis très heureux car cela vaut beaucoup mieux qu’une réponse affirmative immédiate. Je lui ai répondu tout de suite et je crois qu’il faut laisser opérer la correspondance. Elle est en effet très romanesque et jeune d’une façon charmante.  ...

Ce que tu me dis de ma carrière ne présente aucun doute ; je suis absolument décidé à la poursuivre, car je ne conçois pas une existence sans une occupation sérieuse.   

25 août.- De Tata, Dinard à Raymond, aux Armées :   ..  vous me dites que je suis très jeune, je veux bien sembler de l’être, mon cœur lui, a vécu trop de souffrances que vous ignorerez toujours et vous vous expliquerez pourquoi certains jours je suis si lasse et pourquoi je ne désire même plus refaire ma vie. Aurais-je jamais la force de vous aimer assez pour faire pareille chose ? Je ne sais, il faudrait que j’en aie tant et je m’en sens si peu !   

Sam.7 sept.1918.- De Dorée (M.Louise  Sebire D), Santiago à Tata, Dinard :   ..  Depuis la mort de ton père pour occuper ma vie, si triste, je me dédie aux enfants pauvres ; j’en ai une quantité, premièrement les garçons des talleres de San Vicente desquels je m’occupe depuis plusieurs années mais maintenant plus activement : il y en a 310, ils m’appelent leur mère ; je veille à ce qu’il ne manquent pas de linge et de vêtements, j’ai aussi la charge de la buanderie qui me donne beaucoup à faire.- Après cela j’ai les 50 orphelines des Sœurs de la calle Dieciocho.  ...

Les journées passent mais ce sont les longues soirées d’hiver qui ont été dures pour moi ; après avoir été si absolument accompagnée par ton père, il m’est pénible de me trouver seule dans la vie ;

je ne m’y habitue pas !   

 
Webmaster de la famille
Tous les commentaires sont les bienvenus